mardi 18 octobre 2011

Entr'acte : Les trois discours de François


Il ne vous a sans doute pas échappé que François Hollande est devenu depuis dimanche soir le candidat socialiste pour l'élection présidentielle de 2012, en revanche vous n'avez peut être pas écouté celui-ci après l'annonce des résultats.

Acte I :
Dans les locaux de la rue Solférino devant un parterre de journalistes et de télévisions.
François Hollande, avec un sourire mais plus crispé que d'habitude, se présente devant un pupitre. Il tient à la main quelques feuilles, son discours. Devant les micros, il apparaît tendu, crispé et fait rare chez lui, bute sur quelques mots, en accroche d'autres. La parole est moins fluide. On sent une certaine tension, une certaine fatigue.

Acte II:
Toujours rue de Solférino, dans les locaux du PS mais cette fois-ci sur le perron. Il a été accompagné par Martine Aubry puis par les autres participants à la primaire. Il se lance alors devant les militants socialistes qui soutenaient pour la plupart Martine Aubry, dans un second discours, improvisé celui-là car il n'a plus de feuilles. Le sourire est revenu, les tensions semblent s'être estompées. La parole retrouve sa fluidité, le tribun est de retour. La fatigue a reculé.

Acte III :
A la Maison des Amériques, son Q G de campagne devant les militants socialistes qui l'ont soutenu. Le discours est beaucoup plus long que le premier, agrémenté d'anecdotes, le verbe se fait plus fort, la voix plus claire, l'œil plus vif. Il est en terrain conquis, il se libère, libérant du même coup sa parole. Il s'enflamme, les gestes retrouvent leur allant. La fatigue a disparu, il semble de nouveau plein d'énergie.

Pourquoi cette différence et que nous apporte-t-elle comme enseignements en termes de prise de parole en public?
1 Lire nous enlève toute spontanéité et peut nous faire trébucher car notre niveau de conscience peut être perturbé. On lit un mot et c'est un autre qui survient dans notre esprit.
Dans l'exemple présent " j'y consacrerai toutes mes forces; toute mes mon énergie".

2 La pression, même pour ceux qui en ont l'habitude, entrave la fluidité de la parole. Elle peut être la cause d'accrocs, d'hésitations. Le sourire disparaît, l'énergie semble disparue. Plus question de charisme.

3 Le rapport que vous entretenez avec votre auditoire est important. Plus vous le jugerez proche de vous, conquis, plus vous serez en confiance et spontané. Il pourra vous porter , vous redonner l'énergie qui semblait vous faire défaut. C'est à vous d'établir cette connivence, cette proximité.

http://www.youtube.com/watch?v=Ttun_u-F0FI&feature=relmfu