lundi 9 novembre 2009

Leçon N° 5 Construire son discours

« Il n’y a pas de sujet ennuyeux, il n’y a que des orateurs ennuyeux ! »

Gordon Brown, l'orateur le plus ennuyeux pour nos amis britanniques

Après avoir identifié vos faiblesses et valorisé vos forces sur le sujet vous allez pouvoir construire votre communication.
La maîtrise du contenu est essentielle mais rarement suffisante. Une communication efficace ne repose pas seulement sur une bonne connaissance du sujet. Nombreux sont les exemples de discours d'orateur spécialiste ou expert qui ne passent pas la "rampe". Encore une question à se poser : Comment le dire? En y répondant vous organiserez vos idées en un plan et aurez une première idée des supports à utiliser.
Fondamentalement généreux, vous aurez envie de tout dire. Pourtant en tant qu'auditeur, il vous est difficile de tout suivre et encore moins de tout retenir.
Vous pouvez dans un premier temps jeter en vrac toutes vos idées puis il vous faudra choisir et surtout éliminer, en fonction du contexte, du public, de l'objectif, du temps alloué. Ensuite il vous faudra hiérarchiser ces idées et enfin les organiser.
N'oubliez pas les questions précédentes : Quelle est mon approche ? (pédagogique, provocatrice, séductrice); quelle est ma méthode? (participative, didactique, directive)

Structurer son discours

La réussite de votre discours dépendra en partie de l'impact de deux moments fondamentaux : début et fin.
Pour travailler votre plan et présenter efficacement vos idées, je vous suggère de commencer par préparer la fin puis de structurer le développement et de terminer par le début.

Les sept points pour construire son discours
Inspiré du travail de Lionel Bellenger voila ce que cela peut donner :

1 L'objet du discours
Pas nécessairement la première étape mais il doit apparaître clairement à un moment donné. Si vous n'avez pas un titre précis c'est souvent parce que votre communication est encore confuse dans votre esprit. Il pose la problématique. Chaque mot compte, vous devez prendre le temps nécessaire à l'élaboration d'un titre qui sera le reflet de votre discours.

2 L'interpellation
On peut commencer par ce point. Il s'agit de mettre en appétit l'auditeur, de lui donner envie de vous écouter, de le rendre actif. Le titre peut en soi porter cette interpellation soit parce qu'il intrigue, ou parce qu'il provoque, pose le problème d'une manière originale.
Il peut s'agir d'une question, d'une anecdote, d'un témoignage, d'une image forte, d'un paradoxe, d'une métaphore, d'une citation, de données chiffrées, etc. Les possibilités sont infinies.
L'auditeur ainsi interpellé se doit de vous écouter, il a envie d'en savoir plus.

3 L'effet d'annonce
Vous devez guider votre auditoire et lui indiquer comment vous allez procéder. Ainsi vous annoncerez votre plan ou la manière dont vous compter mener votre discours. L'auditeur sera mis en confiance et acceptera d'autant plus de vous suivre.

4 Le développement
Vous avez le choix entre le plan exposé qui s'articule autour de grandes idées énumérées, le plan progressif qui se focalise sur une idée et va du général au particulier. C'est le plus classique mais pas forcément le plus efficace à l'oral. Je préfère quant à moi le plan journalistique qui va du particulier au général. C'est l'événement qui démontre le concept. Pour une information technique, vous pouvez adopter le plan dynamique qui repose sur objectif, solutions, informations et avantages ou celui qui exposent les faits donc un constat, les opinions et enfin les recommandations.
Vous commencerez ainsi : "Nous pouvons observer que... ou Voilà la situation"; "Nous avons remarqué que, etc." Pour les opinions vous opterez pour des phrases du genre "Mon sentiment est que...; Je pense que... J'ai l'impression que..."

5 La restriction
Bellenger insiste sur le fait qu'il y a souvent des contre arguments et que ceux-ci ne doivent pas être ignorés sous peine de voir un autre que vous se charger d'en informer l'auditoire et vous mettre ainsi en porte à faux. Il s'agit dans votre préparation de prévoir les objections, les interruptions, les critiques.

6 Le renforcement
C'est l'argument choc que vous voulez mettre en évidence ou au contraire une précision que vous apportez car elle se situe à un autre niveau de votre discours. Ainsi, une donnée financière ne sera pas noyée au milieu de celles plus techniques.

7 La conclusion
Savoir conclure est la marque des grands. Il peut s'agir d'une synthèse mais elle doit se poursuivre par une ouverture c'est-à-dire ne pas se clore sur une barrière. Quel est le message que vous voulez faire passer? Comment mettre en action le public? Comment susciter l'adhésion ou le débat? En aucun cas votre communication doit se terminer par une phrase du genre "voilà j'en ai terminé" comme si vous vous étiez débarrassé de votre discours.

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