mardi 17 novembre 2009

Leçon N°4 Redonner du prestige à l'oralité (entr'acte)

En Occident et surtout en France, il existe une primauté culturelle du langage écrit contre la primauté historique et évocatrice du langage oral. Pourtant l'oralité permet, selon le conteur Henri Gougaud, d'utiliser beaucoup plus d'outils que l'écrit pour évoquer, suggérer, susciter images et émotions : les gestes, la voix et ses intonations, les silences, la présence physique du conteur, etc. Mais pour la plupart d'entre nous nous avons perdu la faculté d'utiliser tous ces outils. Aussi, il est important de travailler toutes les ressources physiques de l'oralité. Et ça, il n'y a que l'exercice oral, l'entraînement, les exercices qui le permettent.
L'orateur comme le conteur est d'abord une présence et celle-ci doit être, si possible rayonnante. Il est nécessaire tout d'abord de prendre conscience de tout ce qui entrave la circulation de la parole, puis de s'en défaire. Il s'agit le plus souvent de peurs, de désir de briller, d'encombrements mentaux divers, d'intellectualisation déplacée. Ainsi le corps, le cœur, l'esprit, le désir doivent être au service de ce que raconte l'homme qui parle. On aimerait tous connaître les fameux secrets des grands orateurs, en effet savoir comment ils s'y prennent pour qu'on les écoute jusqu'au bout par exemple. Il y en a un facile à débusquer, il suffit de les écouter et vous remarquerez que la plupart d’entre eux arrivent à exprimer des idées compliquées avec des mots simples. Car contrairement au lecteur, l'auditeur n'a pas la possibilité de revenir sur ce que vous avez dit.
Démonstration avec le conteur Yannik Jaulin:
http://www.dailymotion.com/video/x1z54h_bobio-lachet_creation



mardi 10 novembre 2009

Leçon N°2 Faire rire mais pas trop


La fameuse phrase du oui non, véritable sketch

Loin de moi de vouloir me moquer de ceux qui nous gouvernent, ces deux exemples n'ont pas de connotations politiques, ils servent mon discours sur la nécessité de préparer sa prise de parole. En effet, cela peut se révéler catastrophique comme on peut le voir sur ces extraits, soit parce qu'on n'a pas de talent naturel et qu'on ne maîtrise pas l'improvisation ce qui a pour conséquences des hésitations à répétitions comme chez notre secrétaire d'état aux Aînés, soit parce que l'on se lance de manière hasardeuse, à la hussarde ai-je envie de dire comme notre Président. Mais le plus grand risque bien sûr est de tenir des propos incohérents .

leçon N° 11 Eveiller l'attention

Comment captiver son auditoire, susciter l'intérêt des autres, éveiller l'attention du public dès les premiers instants ?
L'entrée en matière d'une intervention est souvent déterminante : elle doit attirer une attention favorable. C'est pourquoi elle mérite d'être travaillée, testée. Il doit s'agir d'un tremplin qui vous propulsera sur le bon chemin de l'argumentation. A l'inverse, une entrée en matière laborieuse sera un handicap souvent difficile à surmonter.
Ne démarrez pas par des généralités mais plutôt par une anecdote, une histoire. En un mot : il vous faut interpeller l'auditoire .

1 Dévoilez votre idée phare
Nous avons tendance à suivre un raisonnement logique qui consiste par exemple à expliquer le contexte puis à dévoiler l'idée nouvelle, or pourquoi ne pas frapper fort d'entrée en donnant la solution d'emblée?
Pour se préparer efficacement, posez-vous la question suivante : comment obtenir l'assentiment de mes interlocuteurs?
Pour cela, ne retenez que des faits qui imposent votre idée phare ou qui s'imposent aux autres. Si vous faîtes des constats, ceux-ci doivent asseoir votre crédibilité. En effet, il ne faut s'engager que sur des faits avérés ou vérifiés.
Mais la plus grande efficacité réside le plus souvent dans la simplicité, allez à l'essentiel, faîtes simple et juste.
Il ne s'agit pas d'emblée d'exposer tous les faits, ne retenez que les faits majeurs au début.
La langue française est riche, pourquoi ne pas s'en servir ? Ainsi vous pouvez recourir aux métaphores sans pour autant en abuser. Faîtes preuve de créativité et éviter les écueils des images éculées, usées. Souvenez-vous de la phrase de Martin Luther King ,I have a dream.

2 Choisissez les mots qui feront mouche

Certains mots ouvrent des portes, d'autres gênent ou peuvent être blessants. Prenez le temps de vous pencher sur tous les mots de votre accroche. Sont-ils porteurs de sens?
L'emploi de certains mots peut libérer, gratifier, frapper l'imagination de votre auditoire. D'autres ont un pouvoir évocateur immense, ne vous trompez pas de mot alors!
Surtout débarrassez votre discours de mots pollueurs comme "un petit peu de ", "je pense que", je voulais dire que", etc.
Ne soyez pas trop littéraire pour autant, la syntaxe à l'oral n'est pas la même qu'à l'écrit et si vous n'avez pas de talent particulier de comédien, votre discours ne sera pas vivant.
Certains mots sont plus mobilisateurs que d'autres. Privilégiez ainsi le "nous" au détriment du "on".
Les modes et les temps ont leur importance à l'oral. Pourquoi employer le conditionnel alors que souvent le présent de l'indicatif est plus approprié. "Je désire" pour "J'aimerais bien", par exemple.

3 Savoir se mettre en scène

Il s'agit ici de préparation personnelle.
- La préparation matérielle : matériel audiovisuel, de votre positionnement face au public
- Représentation et image de soi devant un auditoire
- Comment donner une image positive dès la première prise de parole :
• prendre la parole, oser s'affirmer et garder le contrôle lors de l'intervention
• faire passer les messages
• conserver concentration et maîtrise de soi tout en apparaissant léger et attentif aux autres, à ce qui se passe autour de soi. Ne pas s'isoler dans sa bulle. Toujours garder le contact avec l'auditoire et s'efforcer de maintenir un rapport étroit avec chacun.

Les rythmes et la construction d'une présentation ont également leur importance:
• par quoi commencer et par quoi finir
• dégager l'essentiel
• utiliser les silences et les pauses pour renforcer l'impact d'une présentation

Il peut être également nécessaire de ne formuler qu'une seule idée par phrase selon le schéma suivant :

- Une idée
- Un argument
- Un exemple

Les anecdotes, les histoires, les exemples permettent de faire vivre le discours et de reformuler l’idée sous une forme plus concrète et casser le rythmer la présentation.


lundi 9 novembre 2009

Leçon N° 6 Comprendre l'importance du non-verbal



http://www.dailymotion.com/video/x1vrlq_mohamed-rouabhi_creation

Deux vidéos de Mohamed Rouabhi. Dans les deux cas, nous avons le même texte, collé sur des images animées de Philippe de Villiers pour la première, et lors d'un concert par l'auteur lui-même pour la deuxième. Le slameur reprend l'idée de Marguerite Duras qui a utilisé la bande son de son film India song pour en faire un deuxième avec de nouvelles images. Quand on regarde les deux vidéos, on peut mesurer l'impact des images. Mohamed Rouabhi fait rire sur scène en slamant, De Villiers aussi, mais à ses dépens. Cette vidéo parodique est d'ailleurs beaucoup plus visionnée que l'autre et son impact est plus fort.
Alors pourquoi ça marche?


D'abord, le choix politique de Rouabhi de prendre des images du président du Conseil général de la Vendée n'est pas anodin mais ce n'est pas mon propos ici, ce qui m'intéresse dans cette vidéo c'est de montrer que les attitudes faciales de De Villiers se prêtent à merveille à ce jeu. Les rictus de la bouche sont évocateurs. Ils sont à rapprocher de ceux d'un autre homme politique, Jean Marie Le Pen. Il y a à la fois le dégoût et la colère.














Cependant, je n'ai pas volonté ici de me livrer à des analyses gestuelles de nos hommes politiques mais d'attirer votre attention sur l'importance du non-verbal, injustement relégué, à mon sens, au second plan derrière le diktat du verbe.
Mais si la gestuelle est un vaste objet de recherches elle fait aussi l'objet de dérives interprétatives, qui intéressent d'ailleurs le monde de l'édition, à en juger le nombre élevé d'ouvrages sur le sujet.
En consultant certains de ces ouvrages, vous apprendrez ainsi que chaque geste que vous entreprendrez, comme se pincer le lobe de l'oreille gauche est fortement chargé de symbolisme, vous qualifiant ou vous disqualifiant dans votre vie sociale.
Mais ceci est un autre débat et je vous renvoie au discours de Pascal Lardellier, professeur en SIC à l'Université de Bourgogne qui présentait une conférence sur le thème : Pour une lecture critique des gourous du décodage non-verbal, des sciences aux pseudosciences de la communication.

Ceci étant dit, il ne faut pas pour autant négliger certaines études sur nos gestes et nos comportements, notamment depuis les travaux des chercheurs de l'école de Palo Alto, qui ont remis en cause bon nombre d'idées sur la communication, en insistant pour certains sur l'importance du non-verbal. N'oublions pas que nous faisons partie de la famille des grands primates et à ce titre nos attitudes corporelles et nos mimiques ne sont pas éloignées de celles de nos cousins. Pour preuves ces quelques images empruntées à René Zayan.





Quand on regarde des hommes dits charismatiques comme Obama ou De Gaulle, on s'aperçoit que leur posture, c'est-à-dire le positionnement général de leur corps, est généralement ouverte, que leurs mouvements sont amples, à la manière de ceux des grands singes dominants.
Ainsi on vous apprendra à vous tenir droit, à ne pas croiser les jambes, ni les écarter trop ou de les allonger si vous êtes assis. De même, vous ne croiserez pas les bras, ni les cacherez derrière votre dos alors que vos mains n'iront pas tapoter la table, ne tripoteront pas le stylo ou n'iront pas à la rencontre d'un bouton sur votre visage ou ne presseront pas votre nez, etc. Car ces gestes trahissent souvent votre mal être d'orateur. Il ne faut pas non plus se transformer en sémaphores, multipliant ainsi les informations.
Des gestes, oui, de la gesticulation, non.


Ces derniers devront être le prolongement de votre parole, ponctuer votre discours mais en aucun cas être en contradiction avec vos dires.
Ce qui serait la marque d'une certaine incohérence. Car notre corps peut nous trahir, comme le prouvent les tests liés à la détection de mensonges.
Par ailleurs, des études récentes tendent à montrer que la communication non verbale n'est pas anodine dans le cadre de la formation et de l'éducation. Elles montrent, par exemple, que certains gestes référentiels permettent d'illustrer certains contenus, ou même aident à mémoriser en stimulant des compétences de traitement cognitif parallèles au langage. Le corps de l'enseignant serait également un vecteur de projections affectives et de motivation, notamment sa distance, mais également sa distribution du regard, qu'elle soit sélective, générale ou exclusive.










Ainsi, pour revenir à notre première vidéo, Philippe De Villiers prête son image bien malgré lui car son attitude apparaît méprisante sur les images diffusées .
Pas besoin non plus d'être un nouveau gourou de l'interprétation des gestes pour vérifier la différence entre l'attitude Charles Pasqua et celle d'Edouard Balladur.
Ce qui compte c'est la cohérence entre notre attitude corporelle, notre posture, notre gestuelle et nos paroles.
















Leçon N° 5 Construire son discours

« Il n’y a pas de sujet ennuyeux, il n’y a que des orateurs ennuyeux ! »

Gordon Brown, l'orateur le plus ennuyeux pour nos amis britanniques

Après avoir identifié vos faiblesses et valorisé vos forces sur le sujet vous allez pouvoir construire votre communication.
La maîtrise du contenu est essentielle mais rarement suffisante. Une communication efficace ne repose pas seulement sur une bonne connaissance du sujet. Nombreux sont les exemples de discours d'orateur spécialiste ou expert qui ne passent pas la "rampe". Encore une question à se poser : Comment le dire? En y répondant vous organiserez vos idées en un plan et aurez une première idée des supports à utiliser.
Fondamentalement généreux, vous aurez envie de tout dire. Pourtant en tant qu'auditeur, il vous est difficile de tout suivre et encore moins de tout retenir.
Vous pouvez dans un premier temps jeter en vrac toutes vos idées puis il vous faudra choisir et surtout éliminer, en fonction du contexte, du public, de l'objectif, du temps alloué. Ensuite il vous faudra hiérarchiser ces idées et enfin les organiser.
N'oubliez pas les questions précédentes : Quelle est mon approche ? (pédagogique, provocatrice, séductrice); quelle est ma méthode? (participative, didactique, directive)

Structurer son discours

La réussite de votre discours dépendra en partie de l'impact de deux moments fondamentaux : début et fin.
Pour travailler votre plan et présenter efficacement vos idées, je vous suggère de commencer par préparer la fin puis de structurer le développement et de terminer par le début.

Les sept points pour construire son discours
Inspiré du travail de Lionel Bellenger voila ce que cela peut donner :

1 L'objet du discours
Pas nécessairement la première étape mais il doit apparaître clairement à un moment donné. Si vous n'avez pas un titre précis c'est souvent parce que votre communication est encore confuse dans votre esprit. Il pose la problématique. Chaque mot compte, vous devez prendre le temps nécessaire à l'élaboration d'un titre qui sera le reflet de votre discours.

2 L'interpellation
On peut commencer par ce point. Il s'agit de mettre en appétit l'auditeur, de lui donner envie de vous écouter, de le rendre actif. Le titre peut en soi porter cette interpellation soit parce qu'il intrigue, ou parce qu'il provoque, pose le problème d'une manière originale.
Il peut s'agir d'une question, d'une anecdote, d'un témoignage, d'une image forte, d'un paradoxe, d'une métaphore, d'une citation, de données chiffrées, etc. Les possibilités sont infinies.
L'auditeur ainsi interpellé se doit de vous écouter, il a envie d'en savoir plus.

3 L'effet d'annonce
Vous devez guider votre auditoire et lui indiquer comment vous allez procéder. Ainsi vous annoncerez votre plan ou la manière dont vous compter mener votre discours. L'auditeur sera mis en confiance et acceptera d'autant plus de vous suivre.

4 Le développement
Vous avez le choix entre le plan exposé qui s'articule autour de grandes idées énumérées, le plan progressif qui se focalise sur une idée et va du général au particulier. C'est le plus classique mais pas forcément le plus efficace à l'oral. Je préfère quant à moi le plan journalistique qui va du particulier au général. C'est l'événement qui démontre le concept. Pour une information technique, vous pouvez adopter le plan dynamique qui repose sur objectif, solutions, informations et avantages ou celui qui exposent les faits donc un constat, les opinions et enfin les recommandations.
Vous commencerez ainsi : "Nous pouvons observer que... ou Voilà la situation"; "Nous avons remarqué que, etc." Pour les opinions vous opterez pour des phrases du genre "Mon sentiment est que...; Je pense que... J'ai l'impression que..."

5 La restriction
Bellenger insiste sur le fait qu'il y a souvent des contre arguments et que ceux-ci ne doivent pas être ignorés sous peine de voir un autre que vous se charger d'en informer l'auditoire et vous mettre ainsi en porte à faux. Il s'agit dans votre préparation de prévoir les objections, les interruptions, les critiques.

6 Le renforcement
C'est l'argument choc que vous voulez mettre en évidence ou au contraire une précision que vous apportez car elle se situe à un autre niveau de votre discours. Ainsi, une donnée financière ne sera pas noyée au milieu de celles plus techniques.

7 La conclusion
Savoir conclure est la marque des grands. Il peut s'agir d'une synthèse mais elle doit se poursuivre par une ouverture c'est-à-dire ne pas se clore sur une barrière. Quel est le message que vous voulez faire passer? Comment mettre en action le public? Comment susciter l'adhésion ou le débat? En aucun cas votre communication doit se terminer par une phrase du genre "voilà j'en ai terminé" comme si vous vous étiez débarrassé de votre discours.

Leçon N°3 Savoir se préparer



Quelques conseils pratiques pour bien préparer son discours
Pour maîtriser sa communication orale il faut savoir se mettre en situation et donc de reconnaître qu'il y a un avant, un pendant mais aussi un après. Pour la préparation matérielle et personnelle d'une intervention, je distinguerai plusieurs phases. Ici il sera question de la préparation du contenu, nous verrons dans d'autres leçons comment se préparer physiquement et mentalement.

1. Préparation du contenu
D'abord, se poser les bonnes questions :

Pourquoi vais-je prendre la parole?
En effet, dans la vie courante on parle pour des raisons très diverses, expliquer, convaincre, divertir, informer, etc. Pour une prise de parole en public efficace il faut savoir avec précision sur quel registre on se place même si cela ne doit pas être figé. Ainsi on ne construira pas son discours si l'on veut convaincre ou informer. Donc Quel est votre objectif ? Sensibiliser n'est pas expliquer ou informer par exemple.
Amuser? Attention, l'humour est sûrement la chose la moins partagée.
Faire agir? il faudra faire preuve de conviction.
Choquer? Dans quel but? La provocation pour la provocation n'a guère de sens souvent.
Délivrer des informations? Il s'agira de faits, de chiffres, de constats qu'il faudra parfaitement connaître sinon on sera dans l'imprécision comme lors du débat lors de la présidentielle Royal-Sarkozy au sujet du nucléaire donc peu crédible.

Deuxième question :
Qu’est-ce que je veux dire? ; Quel est mon message principal?
On peut comparer une intervention orale à une balade sur un sentier de randonnée. Vous êtes le guide, vous devez savoir exactement où vous voulez emmener les autres, c'est-à-dire vos auditeurs. Quel est le message que vous voulez laisser en mémoire? Vous construirez votre discours en fonction de votre objectif? Une fois que l'on sait quel est son objectif, il est plus facile de réfléchir à comment parvenir à ce dernier?

Troisième question
Quel est l’auditoire et ses attentes ?; son niveau de connaissances, ses freins actuels… Ce n'est pas toujours facile car on ne connaît pas forcément les auditeurs potentiels. Il faut se mettre à la place des personnes qui vont vous écouter. Si j'étais eux, j'aurais envie qu'on me parle de quoi? qu'on traite le sujet de quelle manière? qu'on me donne quel type d'informations?

Quatrième question : Quelles sont les conditions matérielles et le temps dont je dispose?
Faut-il faire vite? Vais-je pouvoir utiliser des outils informatiques ou autres? Le temps qui vous est imparti va sûrement vous obliger à faire des choix et c'est tant mieux. On veut toujours tout dire, on se sent frustré parce que l'on ne dispose pas du temps suffisant mais en même temps cette contrainte vous amène à faire des choix, à vous poser d'autres questions: est-ce que cette partie est nécessaire? dois-je détailler cette autre? faut-il un schéma plutôt qu'un discours? Comment gagner du temps? etc. Vous n'en serez que plus percutant. Sinon, vous aurez une logique d'écrit qui ne convient qu' imparfaitement à l'oral. Là, vous devez en venir au fait vite.


Une fois avoir répondu à ces questions on peut s'attaquer au contenu de son discours. J'aborderai la construction du discours et le support écrit que ce soit le plan ou un squelette de votre intervention dans une des leçons suivantes.

Il faut de manière impérieuse s’approprier le discours, plutôt que l’apprendre par cœur. D'abord parce que la syntaxe de l'écrit diffère de celle de l'oral. De plus vous risquez de perdre le fil ou paraître peu naturel. Il faut savoir que la parole appelle la parole et spontanément des mots vont venir à l'esprit, différents de ceux que vous aurez couchés par écrit. A ce moment-là vous risquez le conflit à l'intérieur de votre crâne et vous allez vous mettre à bégayer ou avoir un trou.

Par contre il peut être intéressant d’apprendre une ou deux phrases clés par cœur pour être certain de bien débuter sa présentation ou le début des différentes parties.

Pour s’entraîner il faut apprendre uniquement les grandes lignes, par exemple en répétant chez soit le discours à voix haute. Ainsi on peut travailler la tournure des phrases, les pauses, les silences, les exemples… Vous pouvez aussi vous voir mentalement en train de faire votre exposé. Ainsi lors d'une promenade ou d'un footing, qui mobiliseront votre corps, passez-vous la scène de votre discours dans votre tête. Cela a deux avantages, ainsi vous répétez et vous aurez l'impression de déjà vu , de déjà fait donc réduction du stress..

mercredi 4 novembre 2009

Leçon de choses N° 1 Ne pas prêter à rire

http://www.dailymotion.com/video/x9orj9_rions-un-peu-avec-nora-berra_fun


Rions un peu pour commencer avec Mme Nora Berra, secrétaire d'état aux Aînés.
C'est tellement édifiant qu'il n'y a rien à ajouter . Si, une chose:
Mme Nora Berra n'est absolument pas prête pour répondre à ces journalistes de Lyon video. Pourquoi?
Elle ne s'est sûrement pas préparée pour cet entretien, l'improvisation ne suffit pas surtout quand on a ni l'expérience, ni le talent.
Donc première chose à retenir : être persuadé(e) que l'on doit se préparer.

samedi 24 octobre 2009

Un blog qui regroupera des textes théoriques et des conseils pour une prise de parole en public efficace



Selon Plutarque, lors du premier discours en public de Démosthène, l'assistance se moque de son problème d'élocution — vraisemblablement une difficulté à prononcer la lettre R — et de ses gestes maladroits.

« Il fut en butte aux clameurs et aux moqueries à cause de son style insolite, dont on jugeait les périodes tarabiscotées et les raisonnements poussés avec trop de rigueur et forcés à l'extrême. Il avait d'ailleurs, semble-t-il, une voix faible, une élocution confuse et un souffle court, qui rendait difficile à saisir le sens de ses paroles, obligé qu'il était de morceler ses périodes. » — Plutarque, Vie de Démosthène, 9

Démosthène s'efforce alors de rectifier ces défauts, allant jusqu'à s'entraîner à parler avec des petits galets dans la bouche, ou même en s'exerçant à dominer de la voix le bruit d'une mer furieuse. Il s'enferme régulièrement chez lui pour étudier le style de Thucydide. Mais à cause de toutes ces préparations, et de sa réticence à improviser, les autres orateurs lui reprochent souvent de « sentir la lampe » et de n'avoir aucun don naturel.

Demosthene est souvent cité comme exemple, dans le sens où, même sans don, chacun d'entre nous peut accéder à un certain niveau d'éloquence. Les chemins pour y parvenir sont nombreux et variés, quelquefois difficiles. A Démosthène cependant il faudrait ajouter Calliope, la muse de l'éloquence et de la poésie épique.




Pour reprendre l'image de Démosthène, ce blog sera parsemé de petits cailloux, que vous digérerez à votre gré, au fil du temps. On pourra trouver ainsi des articles traitant des théories de la communication comme des conseils pour une prise de parole en public efficace. J'ai envie d'un blog qui s'articule comme une suite de leçon de choses plus ou moins sérieuses autour de la prise de parole en public.
Ma casquette a deux visières en effet, chargé de cours en sciences de l'information et de la communication et formateur auprès de publics adultes en communication orale.